Deux visions radicalement différentes de la société, celle porteuse d'avenir a gagné, amplifions tous ce mouvement, et analysons le avec objectivité.

Le dernier débat de la primaire de la gauche a permis de confronter 2 conceptions de la société très opposées; une résolument visionnaire, innovante et tournée vers l'avenir, l'autre qui nous semble un peu passéiste et rétrograde. Comme c'est la plus proche de la notre qui a gagné, on ne peut que s'en réjouir. Deux thèmes sont ressortis des affrontements. Que peut on en tirer comme éléments de réflexion et d'explication de notre vision, dont B. Hamon se rapproche peu à peu.

La fameuse valeur travail! Notre idée en proposant RTT et revenu citoyen, n'est, absolument pas, de nier la valeur travail. C'est au contraire de lui redonner ses lettres de noblesse en reconnaissant en premier que l'activité non rémunérée est au moins aussi importante pour la société, et valorisante pour les personnes, que l'emploi rémunéré. Il est insultant pour les millions de personnes qui s'investissent chaque jour dans le cercle privé ou associatif bénévole de ne pas reconnaître que leur action est utile et sans doute au moins aussi complexe à conduire que beaucoup d'emplois rémunérés. C'est aussi au titre de la valeur travail que nous souhaitons continuer à supprimer, par la mécanisation, informatisation, robotisation les emplois qui peuvent être remplacés par ces innovations. Maintenir artificiellement des personnes dans l'emploi, uniquement pour "leur donner du travail" en sachant que ce travail pourrait être automatisé, n'est pas mettre en avant la valeur travail. Si nous proposons, comme Benoit Hamon, une nouvelle étape de RTT et une grande simplification administrative, en parallèle à la mise en place du Revenu citoyen, c'est bien pour pouvoir sortir de cette hypocrisie actuelle où l'on maintient des emplois "très peu utiles", notamment dans l'administration "paperassière", uniquement pour donner un semblant d'activité à des personnes, dont la plupart ne sont pas dupes et en souffrent souvent. Donc assumer la valeur travail pour nous, c'est mettre en avant les emplois qui ont du sens, qui sont socialement et écologiquement utiles, qui ne sont pas remplaçables par des machines et permettre à tous les citoyens de ce pays de s'y impliquer grâce à la RTT, pour que chacun trouve un emploi s'il le souhaite. C'est aussi renforcer la formation professionnelle pour que chacun qui le désire puisse gagner en compétences.

 

Le second affrontement a porté sur la faisabilité financière et budgétaire de tout cela. Les gros chiffres ont fusé pour faire peur aux gens, les menacer de banqueroute collective. Comme si les finances de la France étaient si florissantes et notre avenir budgétaire si certain. N'est ce pas maintenir le système actuel, qui est actuellement très dispendieux, avec des dépenses de protection sociale très élevées et en croissance forte chaque année (1/3 du PIB), qui est dangereux sur le plan budgétaire. Si au moins notre système de protection social était juste et efficace pourquoi pas. Mais quand il conduit plus de 1,8M de personnes à devoir survivre avec un RSA bien insuffisant, plus de 800000 personnes  à se débrouiller avec un minimum vieillesse indécent, quand il maintient des inégalités hommes femmes scandaleuses notamment dans les droits à la retraite, quand il fait perdurer des inégalités indécentes  dans les rémunérations et les retraites et qu'un nombre totalement inconnu de personnes doivent s'en sortir sans revenu du tout, l'urgence nous semble être de remettre à plat tout cela. Oui le revenu citoyen a un coût élevé. Il ne représentera néanmoins que  25% de notre PIB, que 80% de nos dépenses actuelles de protections sociales. Et si, comme nous le proposons, il est suffisamment bien construit pour remplacer les aides actuelles qui peuvent l'être en améliorant le service rendu à la population, sans remettre en cause les assurances sociales qui doivent rester en complément du revenu citoyen (santé, chômage, retraite complémentaire), son coût budgétaire est non seulement gérable, mais doit permettre de rééquilibrer les 2 budgets nationaux (celui de l'Etat et celui de la protection sociale). Il faudra juste assumer aussi que la fraude et l'évasion fiscale c'est fini, que les gros patrimoines et les hauts revenus doivent contribuer au moins à même hauteur que les plus modestes, mais sans doute plus, à l'effort de redistribution.

 

Enfin n'oublions pas que cette dépense de revenu citoyen, ces 506 Mds€ que nous allons distribuer chaque année à la population de manière parfaitement simple et équitable, va devenir le principal moteur de notre relance économique. Toutes les personnes qui vont retrouver du pouvoir d'achat, via le retour à l'emploi et au revenu citoyen, qui vont être sécurisées dans leur avenir proche et plus lointain vont réinjecter instantanément cet argent dans notre économie nationale. Les sommes dépensées au moyen du revenu citoyen n'iront pas se perdre dans des paradis fiscaux exotiques. Elles vont être utilisées chaque mois pour permettre à des personnes de se nourrir, de se loger, de se déplacer. Autant d'opportunités pour redynamiser notre économie qui en a bien besoin. Le revenu citoyen est donc une dépense publique. C'est aussi et surtout un outil de relance économique. Et pourvue que cette dernière soit encadrée, redirigée vers l'activité locale et la transition écologique, nous avons tous à y gagner.

Donc ne nous laissons pas effrayer par les médias ou les représentants publics habituels de la vieille école et de la vieille politique. N'ayons pas peur d'innover, osons l'avenir, il est porteur d'espoir.